« Le Ballon d’or ? J’y pense, oui… », déclare CSC, révélation de l’Euro (2024)

Oubliez Kylian Mbappé, Cristiano Ronaldo, Jamal Musiala ou Luka Modric… La vraie star de l’Euro2024, c’est lui: Contre son camp, ou CSC pour les intimes. Déjà auteur de six réalisations dans ce championnat d’Europe, dont le dernier merveilleux lors de Turquie-Portugal, «En propia puerta», comme il est surnommé en Espagne, survole le classem*nt des buteurs après seulement deux journées.

Plutôt discret dans les médias, CSC a accordé une interview exclusive à 20 Minutes où il revient sur son parcours, sa réussite, ses échecs et ses espoirs. Sans langue de bois, il avoue aussi son amour pour l’équipe de France de Didier Deschamps. Ça tombe bien, les Bleus auront bien besoin de lui, ce mardi face à la Pologne.

On vous voit très peu pendant les Coupes du monde. Là, vous revenez très fort. Comment l’expliquer?

Je m’adapte mieux au football européen, c’est assez clair. C’est un jeu plus tactique, plus fermé. Les équipes ont besoin de moi pour conclure quand elles ne trouvent pas de solution. A l’inverse, en Coupe du monde, quand vous avez le Qatar en face, à quoi voulez-vous que je serve? Vous avez vu leur défense? En Europe, ça défend à 11, alors il en faut bien un 12e pour dévier le ballon dans les cages. C’est un peu opportuniste et vexant, j’aimerais bien marquer des tap-in en CDM, mais je m’en contente.

Quel est votre but préféré jusqu’ici?

Difficile de ne pas mentionner Akaydin contre le Portugal. Celui-là, personne ne me voyait le mettre, parce que Cancelo envoie une passe DEGUEULASSE en profondeur à destination de CR7, alors qu’il a 89 ans et ne dépasse plus les 20 km/h. On voit même que les deux se disputent, la réalisation préfère s’attarder sur eux. Pendant ce temps, moi, je chuchote à l’oreille du Turc quelque chose comme «passe en retrait pour le gardien t’inquiète BG, fais-moi confiance». Bon, je ne pensais pas que ça marcherait…

Avec déjà six buts lors de cet Euro, vous voilà comme candidat au Ballon d’or…

J’y pense, évidemment. Mais je dois faire encore mieux qu’en2021, où j’avais été décisif à onze reprises. Malgré ces stats incroyables, je n’avais même pas été nommé parmi les 30. Je pense qu’on fait souvent un délit de sale gueule. C’est vrai que j’ai une personnalité qui ne laisse pas indifférent, un caractère qui fait que j’énerve mes coéquipiers et jusqu’à mon propre coach. J’entends dans la rue des «Regarde, c’est CSC», avec des regards qui ne trompent pas… Mais je fais mon travail de la manière la plus professionnelle possible. Personne ne doit douter de moi. Regardez mes stats: je suis quand même impliqué dans 10% des buts dans cet Euro, ce n’est pas rien!

Quelle est votre équipe préférée?

Je sais que quand j’affronte l’Espagne, je mets tout en œuvre, physiquement et mentalement, pour être au rendez-vous. On fait du foot pour vivre ces moments-là. Et, pour le moment, je suis au niveau, en toute modestie. J’ai retrouvé cette stat dans L’Equipe, mais lors de l’Euro2021, je leur en avais mis trois face à la Slovaquie et la Suisse. Et, là, j’en ai remis un petit face à l’Italie. Je les connais mes Espagnols, ils jouent bien, ça envoie du tiki taka, mais une fois face au but, ça tremblote un peu. Après, ils ne sont pas aidés par leur attaquant Morata. Alors, je leur file un petit coup de main histoire de les récompenser.

Et vous semblez avoir une tendresse particulière pour la France, non?

Ah, DD! Qu’est-ce qu’il serait sans moi hein? Oh, je ne dis pas que c’est grâce à moi qu’il a emmené les Bleus si souvent en finale ces dernières années, mais vous remarquerez que je suis toujours là pour mettre ma patte en début de compète, quand ça patine un peu. 2014, 2018, 2021, 2024, j’étais là, bien présent dès le premier match. Mais ça n’a rien d’un hasard, avec Didier je sais très bien qu’il faut faire une grosse prépa pour être en forme dès l’entame. Et puis, je vais vous faire une confidence, sa chatte et moi on s’entend très bien. Un adorable petit félidé!

Quelles sont vos idoles?

Elles sont nombreuses. Franck Queudrue a été un modèle. Son but lors de Bastia-Lens est une œuvre d’art, très difficile à reproduire. Il a su prendre en compte les éléments naturels, s’est adapté au contexte corse… Mon rêve serait vraiment de le rencontrer, mais il est très sollicité. J’avais aussi de nombreux posters de Ronald Zubar dans ma chambre, enfant. Je me rappelle encore sa tête qui permet à Sochaux d’égaliser face à Marseille en2007. Et il avait remis ça en Coupe de France deux ans plus tard. Ronald, c’est un mec qui ne compte pas et donne tout ce qu’il peut.

Les instances ont, en plus, tout fait pour vous passer sous silence…

On est entré dans une période wokiste, où l’on brûle tout ce que les anciennes générations réalisaient. Avant, peu importe la trajectoire du ballon, si on touchait le ballon et qu’il filait dans les buts, on était crédité de cette réalisation. Maintenant, on veut nous faire taire. Si Romelu Lukaku cadre, ce qui est rare, et que je dévie le ballon, le but lui sera quand même donné, alors qu’on y met vraiment du nôtre, quitte à parfois paraître ridicule. Là, c’est bien spécifié, il faut que le ballon parte hors-cadre pour qu’on soit enfin mentionné. C’est énormément de travail en plus, les gens ne se rendent pas compte.